November 5, 2018

UNE VICTOIRE HISTORIQUE !

Victorieux pour la 79e fois de leur riche carrière en rallye à l’issue d’une course folle, Sébastien Loeb et Daniel Elena ont permis à Citroën Total Abu Dhabi WRT de renouer avec le succès, confirmant du même coup la valeur d’une équipe qui ne s’est jamais démobilisée.

La seule fois que Sébastien Loeb avait jusqu’alors effectué un saut périlleux arrière sur un podium d’arrivée de rallye, c’était au Tour de Corse 2004 pour fêter son premier titre mondial. En refaisant cette figure hier, l’ancien gymnaste a confirmé la portée historique de cette victoire conquise à l’issue de l’ultime pige au programme de son retour à temps partiel cette année, six ans après sa dernière saison complète dans la discipline. S’il l’avait déjà emporté à huit reprises consécutives (de 2005 à 2012) sur ces routes au moment de prendre le départ, il n’avait plus disputé cette épreuve depuis 2012. Mais les trois meilleurs temps remportés au Mexique, où il avait un temps occupé la tête, puis les trois autres signés en Corse, pouvaient laisser présager qu’il serait dans le coup.

Parfaitement secondé par le fidèle Daniel Elena, le nonuple champion du monde de la spécialité faisait même mieux que ça : démontrant une nouvelle fois sa faculté d’adaptation certaine, il affinait progressivement les réglages de sa C3 WRC avec l’équipe, pour pointer au quatrième rang, à seulement 0’’5 du troisième et 3’’4 du deuxième, dès la première étape sur terre. À la faveur notamment d’un troisième temps (+2’’0) puis d’un deuxième (+2’’9) dans la spéciale décisive de La Fatarella – Vilalba (38,85 km).

Pendant ce temps-là, Craig Breen, un temps solide cinquième à seulement sept dixièmes de son champion d’équipier, figurait en huitième position suite à un tête à queue. Le plus dur était néanmoins à venir pour Loeb le samedi, avec la nécessité de trouver à nouveau ses repères, sur l’asphalte cette fois-ci, qui plus est détrempé, soit des conditions qu’il n’avait plus connu depuis cinq ans dans la discipline. Là encore, il bluffait tout son monde : après un premier tour d’observation, un scratch dans l’ES 12 (21,26 km), au plus fort de la bagarre pour le titre, lui permettait de se hisser au troisième rang, à tout juste 3’’3 du deuxième et 8’’0 du premier. Craig Breen lui, devait hélas rétrograder à la neuvième place, après deux nouveaux tête à queue.

La dernière étape allait donc se révéler décisive pour l’attribution du podium final, et Citroën Total Abu Dhabi WRT frappait un grand coup dès le lever du jour ! L’équipe anticipant parfaitement l’assèchement à venir des routes catalanes, Sébastien Loeb était en effet le seul à chausser quatre slicks à gomme dure pour le premier tour. Deux scratches plus tard, il ralliait l’assistance de mi-journée aux commandes avec 7’’1 d’avance sur le deuxième ! Malgré une petite frayeur (calage moteur dans un rond-point de l’ES 17), l’Alsacien tenait bon jusqu’au terme de la course pour signer avec 2’’9 de marge, la 79e victoire de sa carrière en WRC, cinq ans après la dernière (Argentine 2013). Cette incroyable performance permettait aux Rouges de remporter leur premier succès de la saison, le 99e également de leur riche épopée en championnat du monde. Craig Breen terminait quant à lui à la neuvième place tandis que Khalid Al Qassimi concluait son ultime participation de l’année vingt-et-unième, après être monté en régime sur la terre et avoir continué à apprendre sur le bitume.